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Enjeu

 

Situé entre l'autoroute 20 et le Vieux-Lévis, notre secteur d'analyse est composé de plusieurs grands propriétaires fonciers qui ont une grande influence sur le développement futur du secteur. Notre défi, en tant que futurs designers urbains, est de lier ces différentes visions, divergentes ou complémentaires, afin de consolider ce secteur de la ville pour qu’il puisse accueillir de nouvelles fonctions susceptibles d’enrichir et de requalifier le tissu urbain existant. 

LA VISION MANQUANTE

intentions et visions de planification

VISION - AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

 

Lévis se développe actuellement en deux pôles aux caractères distincts; le pôle Chaudière, d'une vocation plus commerciale, situé à la tête des ponts, et le pôle Desjardins, plus multifonctionnel, situé dans l’arrondissement Desjardins. Afin de mieux comprendre notre secteur d’analyse, il est essentiel de remonter dans la hiérarchie des acteurs qui ont une influence directe dans la planification du territoire et qui dictent les grandes lignes d’orientation à suivre dans l’aménagement du territoire touchant notre secteur. Toutes interventions devraient être en accord avec ces grandes orientations. 

Communauté métropolitaine de Québec

 

La Communauté métropolitaine de Québec a dernièrement adopté un plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) qui dicte les grandes orientations dans le développement à suivre à l’échelle de la CMQ. On y prévoit, d'ailleurs, une planification particulière pour orienter le développement des deux pôles en essor à Lévis afin de les intégrer dans une vision d’ensemble à l’échelle de la CMQ. Parmi ces objectifs, on retrouve celui de structurer le territoire en dirigeant la croissance vers les pôles métropolitains et le long des axes structurants, en misant sur réseau ramifiant de mobilité durable et en consolidant les secteurs déjà urbanisés. Un autre objectif est d’attirer les gens en offrant des milieux de vie innovants, conviviaux, complets et inclusifs, en accueillant la croissance dans des lieux d’emploi de qualité.

 

 

Chambre de commerce de Lévis

 

Dans la vision de la Chambre des commerce de Lévis, formulée par son directeur, ce secteur agit comme pôle multifonctionnel régional d’importance économique, d’affaire et commerciale. Un axe devrait relier le secteur en développement au noyau villageois, soit le Vieux-Lévis, par une liaison favorisant les transports durables. De plus, l’addition d’une bretelle d’autoroute devrait améliorer l’accès au secteur. Toutefois, bien que cette intervention résout temporairement le problème d’engorgement routier actuel, elle occasionnera une pression inévitable sur la limite d’urbanisation. 

 

 

Ville de Lévis

 

La vision de la Ville de Lévis, dictée par l’un de ses urbanistes, va dans la même direction que les orientations du PMAD. La ville souhaite  axer son développement sur la mixité des usages, la mobilité durable et la densité. De plus, elle prévoit mettre en place des PPU (plans particuliers d’urbanisme) pour le pôle Desjardins ainsi que pour le Vieux-Lévis afin d’assurer une vision d’ensemble. Toutefois, l’urbaniste rencontré déplore personnellement l’étendue des stationnements de surface dans le secteur étudié et désirerait diminuer ces espaces par l’intégration de stationnement étagée afin de réduire les îlots de chaleur urbain. Ce dernier déplore aussi le manque de ressources de la Ville face à son essor rapide et aux pressions des promoteurs qui agissent parfois plus vite que celle-ci.

VISION - GRANDS PROPRIÉTAIRES 

 

 

Quartier Miscéo

 

Situé entre la route 132 et l’autoroute 20, le Quartier Miscéo est un nouveau développement ressemblant à la structure d’une micro-ville dans laquelle plusieurs visions se côtoient. Ayant été planifié et modélisé par un seul consultant, le quartier Miscéo est le résultat d’un regroupement de quatre principaux acteurs aux compétences complémentaires. Depuis la mise en place de l’élément moteur du projet (le Centre de congrès) en 2008, le tiers des constructions projetées ont été complétées. Bref, cet acteur contribue de façon importante au développement économique d’un secteur, ce qui est essentiel pour l’essor d’une ville.

 

 

Desjardins

 

Localisé le long de la route 132, près de la rue Alphonse-Desjardins, le Mouvement Desjardins a récemment réaménagé sa cité d’affaires dans un optique de développement durable. Au total, près de 7 000 employés viennent y travailler les jours de semaine, parmi lesquels plus de 75% demeurent sur la Rive-Sud. Leur vision est de favoriser l’utilisation des transports en commun et actifs auprès de leur employés, de diminuer l’effet barrière de la route 132 ainsi que d’offrir un milieu de travail agréable en y offrant l’ensemble des services essentiels. Malgré les bonnes intentions, l'inefficacité du réseau en transport en commun fait en sorte que le nombre de cases de stationnement semble toujours insuffisants aux yeux des employés. Le flux d’employés généré par l’entreprise représente toutefois un important potentiel de personnes qui pourrait profiter d’un projet effervescent dans le secteur.

 

 

Galeries Chagnon/Westcliff

 

Situé en plein coeur du pôle Desjardins,  avec une superficie totale d’environ 500 000 pi2, les Galeries Chagnon est le centre commercial majeur de la Rive-Sud. Étant dépendant de la croissance économique, l’avenir toujours incertain de ce type d’équipement fait en sorte que l’acteur peut difficilement se projeter à long terme dans l’avenir du secteur. De façon générale, les besoins d’un centre commercial sont: d’être visible depuis la rue, attractif et bien équipé en stationnement afin d’y accueillir la clientèle. La localisation stratégique de cet équipement représente un important potentiel pour son propriétaire Westcliff, une société immobilière qui construit et gère des projets d'envergure au Canada et aux États-Unis. Cet acteur représente un atout de taille à un éventuel projet structurant pour le secteur, puisqu’il possède l’ensemble des compétences pour y participer activement.

Le Club de Golf de Lévis détenant la plus grande superficie de terrain du secteur agit comme un véritable poumon vert pour le secteur, mais  limite toutefois son accès réservé à ses membres. Ce site représente un important potentiel en tant que parc à l’année, appropriable par exemple l’hiver pour des activités extérieures.

 

Le quartier Le Boisé du Golf vend l’idée d’un secteur d’habitation où l’on retrouve les qualités de la campagne, la proximité de la nature, la paisibilité et la proximité des services. Étant développé par la société de Gestion immobilière CSB, leur mission est de créer des projets adaptés au styles de vie actuel et de demain, ce qui donne un développement diversifié aux typologies variées. Cependant, le manque de perméabilité du développement encourage l’utilisation de la voiture et projette un style de vie très peu durable.

 

L’UQAR (Université du Québec à Rimouski), situé le long du boulevard Alphonse-Desjardins depuis 2007, génère à lui seul un flux de plus de 3 000 étudiants. Dans la vision de l’acteur, la construction d’une résidence étudiante pourrait répondre aux besoins de logement des étudiants ainsi que la construction construction d’un deuxième pavillon pourrait être envisagée à très long terme. Cependant, la localisation à proximité de l’autoroute et l’offre considérable de stationnement encourage l’utilisation de l’automobile. Pour les résidences, il serait intéressant de localiser le projet dans un centre d’activité effervescent proposant de nouveaux modes d’habiter.

 

La STLévis souhaite développer le boulevard de la Rive-Sud comme un axe structurant en rattachant les deux pôles de la ville. À l’heure actuelle, deux études en cours se font compétition, l’une pour l’utilisation d’un Tramway, l’autre pour un système de service rapide d’autobus. Il y a un fort potentiel d’utiliser cet axe en tant qu’épine dorsale pour lever de nouveaux projets, tel un pôle intermodal ou un réseau d’aménagement orienté sur le transport (TOD).

 

Le MTQ (Ministère des Tranports du Québec) souhaite assurer une meilleure conservation du réseau ainsi que de convertir les friches autoroutières en bassin de rétention. Cet axe d’importance métropolitaine est un élément essentiel à l'économie du secteur et permet de drainer la population provenant de part et d’autre de la région de Chaudière-Appalaches. 

 

SYNTHÈSE DES VISIONS

 

Aucun arrimage 

À la lumière des informations recueillies,  les acteurs du milieu se développent par une logique interne et fonctionnent plutôt de manière individuelle, sans projets de développement commun pour le futur. Le manque d’arrimage entre eux et les grands espaces vides présents sur le site créent des barrières qui empêchent l’échange. La division du secteur en grandes aires privées empêche l’intégration de nouvelles fonctions à l’intérieur du milieu et repousse les nouveaux projets à s’implanter en périphérie du pôle actuel, ce qui effectue une pression sur le limite d’urbanisation.

NOTRE VISION

 

La pièce manquante

Face aux jeux complexes liés à la planification de la ville, il manque une pièce.  En effet, dans le secteur étudié, les acteurs sont considérés comme des entités distinctes dont la dynamique interne empêche un dialogue entre-elles. Un élément générateur vient consolider le secteur et apporter la vie au cœur de celui-ci. Ce catalyseur utilise les qualités des acteurs du milieu et les espaces vides qui le composent pour tisser les liens et synthétiser le secteur.

Émergence d'un réseau de « vie »

En prenant le secteur existant et en y ajoutant l’élément manquant, les barrières disparaissent entre les entités et cela amène une mixité et un dialogue dans le secteur. Cet élément générateur permettra de consolider le quartier  en considérant le site comme un tout où la symbiose entre les acteurs amènera les paramètres manquants à la ville. Cette pièce urbaine, ou pièce de ville, agira comme un pôle de convergence et synthétisera le milieu en apportant les éléments essentiels pour engendrer la ville tels un plan culturel, des espaces publics et des endroits pour se rassembler.

 

À partir de l’insertion de cette pièce de ville, un tissu urbain à l’échelle humaine se déploiera progressivement en venant remplir, de façon insoupçonnée, les interfaces mal exploitées. Un réseau de «vie» émergent viendra alors profiter de la dynamique actuelle des activités présentes afin de les réunir dans un réseau. L’élément rassembleur ouvrira donc vers une vision d’ensemble qui consolidera le secteur et amènera la «vie» à converger vers ce pôle. Ensuite, des micro-pôles de «vie» se créeront et se rattacheront à ce réseau.

 

En projetant cette vision dans le secteur, des répercussions seraient envisageables et la symbiose du milieu permettrait d’amener une mixité d’usages et une densité où on y retrouverait la «vie». Les rues seraient conçues de façon plus «conviviales [....], ce qui invitent à la marche plus qu’à la voiture». Il fait réutiliser les structures ou les projets en place et venir les compléter afin de permettre à la ville de se dévoiler.  (Annexe U, 2012 : 76)

Bibliographie

 

ANNEXE U (2012). Mieux intervenir dans les territoires de la grande région de Québec, Guide en design urbain et en aménagement des paysages. Annexe U.

 

KOPPENJAN, J. & ENSERINK B. (2009). Public-Private Partnerships in Urban Infrastructures : Reconciling Private Sector Participation and Sustainability, Delft :  University of Technologie.

 

MANGIN, D. (2004). La ville franchisée : Infrastructures et formes de la ville contemporaine. Lyon : CERTU.

 

MANGIN, D. & PANERAI, P. (1999). Projet urbain. Paris : Parenthèses.

 

COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE QUÉBEC (2011). Bâtir 2031 Structurer, Attirer, Durer. Le Plan métropolitain d’aménagement et de développement du territoire de la Communauté métropolitaine de Québec.

L. Lavallée, C. Leclerc, M-A. Viel

« (…) partir de ce qui existe pour la transformer en lui assignant d’autres objectifs

que la simple réponse au programme initial, est le seul moyen aujourd’hui de construire

la ville, sans quoi on continuera de développer des expériences isolées, intéressantes

mais de portée limitée (…) »

 

(Mangin & Panerai, 1999 : 13)

 


Pour faire la ville aujourd’hui, il faut faire plus que simplement répondre aux demandes initiales exigées soit par le PMAD, les promoteur, les propriétaires, etc. C’est la seule façon de créer quelque chose de durable et de surpasser toutes les préoccupations et les contraintes budgétaire, administratives, politiques, etc. Bref, il faut projeter plus loin, dans l’idée d’obtenir moins que ce qu’on souhaite, mais néanmoins d’amener quelque chose à la ville. 

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